Dans quel type de copropriété investir ?
Lorsque l’on se lance dans l’investissement locatif, l’attention se porte naturellement sur le logement lui-même : son prix, ses caractéristiques, son potentiel locatif, ou encore les travaux à prévoir. Mais un point essentiel est souvent négligé par les investisseurs novices : la nature et le fonctionnement de la copropriété.
Or, la qualité de la copropriété influe directement sur la rentabilité, la facilité de gestion et même sur la pérennité de l’investissement. Un immeuble mal géré, aux charges élevées ou au voisinage peu concerné, peut rapidement transformer un bon achat en cauchemar locatif.
Voici les principaux critères à étudier attentivement avant d’acheter dans une copropriété.
La proportion de propriétaires occupants
Investir dans un immeuble où vivent plusieurs propriétaires occupants est généralement un gage de stabilité et de bon entretien des parties communes. Les propriétaires résidents ont tout intérêt à préserver leur cadre de vie : cage d’escalier propre, ascenseur en bon état, jardin entretenu, etc.
En revanche, une copropriété majoritairement louée à des locataires peut, avec le temps, souffrir de négligences si aucun mécanisme de contrôle ou de nettoyage n’est en place. Une copropriété avec au moins un tiers de propriétaires occupants constitue souvent un bon équilibre.
La gestion des ordures ménagères
Ce point est trop souvent sous-estimé, et pourtant crucial. Une mauvaise gestion des poubelles entraîne rapidement des nuisances visibles et olfactives, et donne une mauvaise image de l’immeuble aux visiteurs… et aux futurs locataires.
Voici les principaux cas de figure :
- Présence de propriétaires résidents : souvent, ils s’organisent pour assurer les sorties/rentrées de bacs à tour de rôle.
- Service externalisé par le syndic : une société s’occupe des bacs, mais cela a un coût, souvent non récupérable.
- Aucune organisation claire : dans ce cas, le risque est élevé que les poubelles s’accumulent dans la cour ou l’entrée.
À vérifier absolument avant achat : existe-t-il un planning de sortie des poubelles ? Qui le met en œuvre ? Est-ce respecté ? Observez également l’état actuel des locaux à ordures.
Syndic bénévole ou professionnel ?
Le syndic gère la vie administrative de l’immeuble : travaux, sinistres, appels de charges, litiges…
- Un syndic professionnel apporte une gestion structurée mais représente un coût non négligeable, surtout dans les petites copropriétés.
- Un syndic bénévole peut réduire les charges, mais tout dépend de la motivation et des compétences du ou des copropriétaires impliqués.
Notre conseil : dans les petites copropriétés (moins de 10 lots), un syndic bénévole motivé peut être un bon compromis. Au-delà, un professionnel est souvent plus efficace.
L’implication réelle du syndic
Au-delà du statut, ce qui compte, c’est l’implication du syndic dans la gestion de l’immeuble. Il est recommandé :
- De consulter les derniers procès-verbaux d’assemblées générales.
- D’interroger des copropriétaires ou voisins sur la réactivité du syndic.
- De vérifier que les travaux votés sont réalisés dans des délais raisonnables.
Un syndic peu impliqué (retards, absence de suivi, flou administratif) peut vite compliquer la vie du bailleur.
Le montant des charges de copropriété
Certaines charges sont non récupérables auprès du locataire (honoraires de syndic, assurance immeuble, frais de gestion, etc.).
Ainsi, mieux vaut éviter les immeubles :
- Avec gardien (sauf si l’immeuble est grand, type résidence).
- Avec ascenseur (coût d’entretien élevé).
- Avec chauffage collectif, souvent source d’inégalités ou de surcoûts.
Préférez des immeubles à taille humaine sans équipements superflus.
Les charges communes récupérables (mais risquées)
Même les charges récupérables peuvent poser problème. Exemple typique : le chauffage collectif ou l’eau chaude collective.
- Ces charges peuvent exploser sans que vous puissiez agir.
- En cas de vacance locative, vous en restez responsable.
Il est parfois possible de faire installer un système individuel (chaudière gaz, compteur d’eau), mais cela nécessite des travaux et l’accord de la copropriété.
En résumé
Avant d’investir dans un bien en copropriété, posez-vous les bonnes questions :
- Y a-t-il une majorité de locataires ou de propriétaires ?
- Comment sont gérées les parties communes (nettoyage, poubelles) ?
- Qui est le syndic ? Quelle est sa réputation ?
- Quelles sont les charges annuelles récupérables et non récupérables ?
- Des travaux sont-ils votés ou à venir ?
Un bon appartement dans une copropriété mal gérée peut ruiner votre rentabilité. Mieux vaut parfois un bien plus modeste dans un immeuble bien tenu que le contraire.
FAQs
Pourquoi faut-il s’intéresser à la copropriété quand on investit ?
Parce que c’est elle qui détermine les charges, la qualité de l’entretien, la stabilité du voisinage, et donc la rentabilité locative. Un bon appartement dans une mauvaise copropriété peut devenir un mauvais investissement.
Faut-il privilégier une petite ou une grande copropriété ?
Les petites copropriétés ont souvent moins de charges fixes (pas d’ascenseur, pas de gardien), ce qui améliore la rentabilité. Mais attention à la gestion : tout repose sur peu de personnes.
Que vérifier sur la gestion des poubelles ?
Assurez-vous qu’un système clair existe pour les sorties/rentrées des bacs : roulement entre habitants ou société mandatée. L’absence d’organisation entraîne des nuisances et un risque de dégradation de l’immeuble.
Syndic professionnel ou bénévole : lequel choisir ?
Un syndic professionnel apporte rigueur mais coûte plus cher. Un bénévole est économique, mais dépend de la motivation des copropriétaires. L’important : vérifier la bonne gestion concrète, pas juste le statut.
Dans quel type de copropriété investir ? : points à retenir
- Présence de propriétaires occupants : Un tiers minimum de résidents-propriétaires garantit généralement un immeuble bien entretenu et des parties communes propres.
- Gestion organisée des déchets : Une organisation fiable pour les poubelles évite les désagréments d’un local mal géré, surtout si aucun résident ne vit sur place.
- Type de syndic : Le syndic bénévole réduit les coûts mais peut manquer de rigueur. Le syndic pro est fiable mais plus cher.
- Niveau de charges : Évitez les copropriétés avec ascenseur ou gardien si vous souhaitez maîtriser les charges non récupérables sur le locataire.
- Chauffage collectif = vigilance : Le chauffage commun peut engendrer des frais élevés même en période de vacance locative. Préférez le chauffage individuel si possible.