Comment bien choisir son locataire et vérifier son dossier

Quand on investit dans l’immobilier locatif, une question revient toujours : comment éviter les impayés ? Pour un bailleur particulier, tout repose sur une étape cruciale mais parfois sous-estimée : choisir le bon locataire. Un candidat qui paie son loyer chaque mois, respecte les lieux… et ne vous expose pas à une procédure d’expulsion longue et coûteuse. Ce guide vous aide à poser les bonnes questions, vérifier un dossier locataire efficacement, et faire un choix serein, en toute légalité.


Ecouter l’article : Comment choisir le bon locataire et vérifier son dossier ?

Les 5 étapes clés pour bien choisir son locataire

Il n’existe pas de formule magique pour garantir un locataire parfait, mais une méthode rigoureuse permet de limiter les risques. Voici les cinq étapes incontournables pour choisir le bon locataire en toute confiance.

Étape 1 – Premier contact : filtrer dès le départ

Qu’il vous contacte par téléphone ou par message, le ton est donné dès le début. Soyez attentif à sa présentation, son sérieux et sa motivation. N’hésitez pas à poser quelques questions de présélection (situation professionnelle, date d’entrée, durée de location envisagée) pour éviter de perdre du temps inutilement.

Étape 2 – La visite : un moment d’observation

Au-delà de la découverte du logement, la visite est l’occasion d’évaluer le comportement du candidat. Est-il ponctuel ? Poli ? Pose-t-il des questions pertinentes ? Ces signes en disent long sur son engagement et son sérieux.

Étape 3 – Constitution du dossier locataire

Si le contact est positif, demandez un dossier complet sous 48 h. Plus un candidat est réactif, mieux c’est. Assurez-vous que les pièces sont à jour, lisibles et cohérentes. C’est la première étape pour vérifier un dossier locataire.

Étape 4 – Analyse et sélection

Comparez les dossiers reçus en tenant compte des revenus, du reste à vivre, de la stabilité professionnelle et des éventuelles garanties (caution, GLI). Ne vous précipitez pas. Un profil légèrement moins rémunéré mais stable peut parfois être plus rassurant.

Étape 5 – Signature du bail : la dernière vérification

Avant de signer, relisez le contrat avec le locataire pour vous assurer que tout est clair : durée, montant du loyer, clauses spécifiques. Ce rendez-vous officialise l’entrée dans une relation de confiance.

Quels documents demander pour vérifier un dossier locataire ?

Un dossier locataire complet est votre meilleure protection contre les impayés. Il vous permet de vérifier l’identité, la solvabilité et la stabilité du candidat. Voici, selon le profil du locataire, les pièces à exiger.

🔹 Candidat salarié

  • Pièce d’identité en cours de validité
  • Trois derniers bulletins de salaire
  • Contrat de travail ou attestation employeur
  • Dernière quittance de loyer (ou justificatif de propriété)
  • Avis d’imposition

🔹 Travailleur indépendant ou chef d’entreprise

  • Pièce d’identité
  • Avis d’imposition
  • Bilan comptable ou attestation de revenus sur les deux dernières années
  • Extrait Kbis ou inscription au registre des métiers
  • Justificatif de domicile actuel (quittance ou taxe foncière)

🔹 Étudiant ou apprenti

  • Pièce d’identité
  • Justificatif de scolarité en cours
  • Dernière quittance de loyer ou justificatif d’hébergement
  • Le dossier complet de la caution solidaire (souvent un parent)

🔹 Retraité

  • Pièce d’identité
  • Dernier bulletin de pension
  • Avis d’imposition
  • Justificatif de domicile

🔹 Demandeur d’emploi

  • Pièce d’identité
  • Avis d’imposition
  • Justificatifs des trois derniers paiements de Pôle emploi
  • Attestation de droits en cours
  • Quittance de loyer ou taxe foncière

🔹 Gérant salarié (TNS ou assimilé)

  • Pièce d’identité
  • Contrat de travail ou attestation de rémunération
  • Trois bulletins de salaire récents
  • Bilan / attestation comptable
  • Kbis ou RCS
  • Avis d’imposition
  • Justificatif de domicile

🔹 Documents à fournir par une caution solidaire

La personne qui se porte garant (appelée aussi « caution solidaire ») doit fournir un dossier complet, au même titre que le locataire. Ces documents permettent de vérifier sa capacité à assumer le paiement du loyer en cas de défaillance du locataire.

  • Pièce d’identité (valide, recto/verso)
  • Justificatif de domicile récent (facture d’eau, d’électricité ou quittance de loyer)
  • Justificatifs d’activité professionnelle :
    • Contrat de travail ou attestation d’employeur
    • Pour les indépendants ou entreprises : extrait Kbis, avis d’inscription au répertoire des métiers
  • Justificatifs de ressources :
    • Trois derniers bulletins de salaire ou attestations de revenus
    • Dernier avis d’imposition
    • Pour les indépendants : bilans comptables des deux dernières années

Demandez toujours à consulter les documents originaux, même si vous ne conservez que des copies. C’est un moyen simple mais essentiel de détecter d’éventuels faux justificatifs. Les falsifications — bulletins de salaire retouchés, faux contrats, avis d’imposition modifiés — sont hélas de plus en plus fréquentes. Soyez attentif aux incohérences et vérifiez que les montants déclarés sont bien alignés entre les différentes pièces (salaires, imposition, quittances).

La liste des documents standards convient surtout aux candidats salariés. Pour les profils non traditionnels — indépendants, étudiants, artistes, saisonniers — il est souvent nécessaire de compléter votre évaluation par une analyse des revenus sur la durée, ou de demander une caution solidaire fiable, comme un parent ou un proche. Cela permet de compenser une situation moins stable ou des revenus irréguliers.

Bon à savoir!

Avec Rentila, les locataires peuvent créer un dossier numérique sécurisé et le partager facilement avec le propriétaire. Un vrai gain de temps pour tous.

Liste des pièces à fournir pour une location

Téléchargez un modèle de Liste des pièces à fournir pour une location.

Fiche candidat locataire

Téléchargez un modèle de fiche de présentation du dossier.

Comment vérifier la solvabilité du locataire ?

Évaluer la capacité d’un locataire à payer son loyer dans la durée est une étape indispensable. L’objectif : s’assurer que le loyer ne représente pas une charge excessive par rapport à ses ressources mensuelles.

En règle générale, le loyer ne devrait pas excéder 25 % à 33 % des revenus nets mensuels du locataire.

Ce ratio est aussi valable pour une caution solidaire. Mais attention : ce pourcentage ne dit pas tout. Il convient de regarder au-delà, en analysant le reste à vivre – c’est-à-dire ce qu’il reste au locataire une fois le loyer, les charges fixes et les engagements financiers réglés.

À revenu équivalent, la pression locative n’a pas le même impact. Un salarié au SMIC supportera bien plus difficilement 33 % de loyer qu’un cadre supérieur. C’est pourquoi il est essentiel d’adapter votre analyse à chaque profil.

Inclure toutes les sources de revenus

Ne vous limitez pas aux salaires. De nombreux candidats perçoivent des ressources complémentaires :

  • allocations familiales
  • pensions alimentaires
  • APL ou autres aides au logement (notamment pour les étudiants)

Ces éléments doivent être pris en compte dans l’évaluation globale.

Spécificités des indépendants et professions non salariées

Pour les auto-entrepreneurs, freelances ou professions libérales, les revenus varient d’un mois à l’autre. Il faut alors analyser les revenus sur plusieurs années, en s’appuyant sur les avis d’imposition, les bilans comptables ou les attestations de l’expert-comptable.

Une vue sur 2 ou 3 exercices permet d’évaluer la régularité et la progression éventuelle des ressources, plutôt que de se baser uniquement sur le dernier chiffre déclaré.

Quel est réellement le pourcentage des loyers impayés ?

Savez-vous que le pourcentage d’impayés est de 2-3% seulement ? Les impayés arrivent très souvent suite à une baisse de ressources (perte d’emploi, divorce, accident maladie…). Pour minimiser les risques, faites bien votre travail et vérifiez la solvabilité de votre locataire!

Vérifier le dossier locataire : au-delà des chiffres

Un bon dossier financier ne suffit pas toujours à garantir un locataire fiable. Même en apparence solide, un profil peut cacher des fragilités ou des intentions moins honnêtes. En tant que bailleur, il est essentiel d’aller plus loin que les chiffres.

La stabilité d’aujourd’hui ne garantit pas celle de demain

Un CDI, un bon salaire, une situation saine… tout cela peut changer en quelques mois. Une perte d’emploi, un divorce, une maladie peuvent plonger un locataire dans des difficultés soudaines. Et rien ne l’oblige à vous prévenir de ce changement de situation.

Les dérives opportunistes existent

Certains locataires, pourtant parfaitement solvables, profitent sciemment de la lenteur des procédures d’expulsion pour cesser de payer après quelques semaines. Une réalité peu fréquente mais bien réelle.

Pour anticiper ce type de profil, demandez systématiquement les dernières quittances de loyer et, si possible, contactez l’ancien bailleur. Son retour d’expérience vous en dira long.

Détecter les signaux faibles dans le dossier

Des incohérences dans les pièces fournies (dates, adresses, salaires non alignés avec l’imposition) peuvent indiquer un problème. Il ne s’agit pas d’éliminer un candidat au moindre doute, mais d’ouvrir le dialogue. Un point flou mérite toujours une explication.

La fraude documentaire : un phénomène en hausse

Avec la facilité des outils numériques, la falsification de bulletins de salaire, contrats ou avis d’imposition est devenue plus courante. Il est donc impératif d’exiger les originaux et de comparer chaque document entre eux.

Vérification des dossiers de location !

Pour choisir le bon locataire, un service en ligne est également proposé par le fisc afin de donner aux bailleurs la possibilité de vérifier l’exactitude des avis d’impositions présentés : https://www.impots.gouv.fr/verifavis2-api/front.

Découvrez aussi Dossierfacile, la start-up d’Etat qui s’assure que les dossiers des candidats à la location sont complets : Dossierfacile.fr/.

Quels profils de locataires faut-il éviter ?

Choisir un locataire est une étape stratégique pour sécuriser son investissement. Certains profils présentent des risques accrus, qu’il convient d’identifier à temps. Sans tomber dans la généralisation, voici cinq types de locataires à examiner avec prudence.

L’étudiant en fin de cursus

Les étudiants représentent souvent une bonne cible dans les zones universitaires. Toutefois, ceux qui approchent de la fin de leurs études peuvent quitter le logement après quelques mois à peine, pour un stage ou un retour en province. Cela génère une vacance locative non anticipée. Mieux vaut privilégier les étudiants en début de cycle ou disposant d’une garantie solide.

Le locataire trop interventionniste

Certains candidats annoncent dès la visite leur intention de réaménager le logement : retirer des meubles, repeindre les murs, ou modifier l’agencement. Si cela peut traduire une volonté de s’approprier les lieux, cela peut aussi entraîner des complications : litiges sur l’état des lieux, travaux non autorisés, mauvaise restitution. Fixez dès le départ les limites acceptées.

Le négociateur agressif

La négociation est normale, surtout dans un marché concurrentiel. Mais un locataire qui insiste lourdement sur le prix dès le premier échange ou multiplie les demandes de concessions peut révéler un déséquilibre dès le départ. Il est essentiel de fixer un cadre clair et de rester ferme sur vos conditions.

Le candidat au dossier falsifié

Bulletins de salaire retouchés, faux contrats de travail, avis d’imposition modifiés… les falsifications sont de plus en plus courantes. Ces pratiques traduisent souvent une tentative de masquer une situation instable ou des revenus insuffisants. Soyez rigoureux dans la vérification des documents et demandez systématiquement à voir les originaux.

Le candidat peu impliqué

Un locataire peu réactif, vague dans ses réponses ou absent lors des visites peut témoigner d’un manque d’intérêt réel pour le logement. Ce manque d’engagement initial peut se traduire par un désistement de dernière minute, un départ rapide, ou une relation peu fluide par la suite.

En conclusion : tous les profils doivent être examinés au cas par cas. Ces situations ne sont pas des interdictions mais des signaux d’alerte. En croisant plusieurs critères — dossier, comportement, communication — vous mettez toutes les chances de votre côté pour choisir un locataire fiable.

Comment évaluer le sérieux d’un locataire ?

Un bon dossier ne garantit pas un bon comportement. Le sérieux d’un locataire se juge aussi à l’attitude, à la ponctualité et à la réactivité.

Ce n’est pas parce qu’un candidat gagne bien sa vie qu’il paiera forcément son loyer en temps et en heure. L’honnêteté, la fiabilité, le respect des engagements… sont difficiles à détecter au premier regard, mais quelques signaux permettent de mieux cerner un profil.

Les bons réflexes à adopter

  • Premier contact : une orthographe soignée, une demande claire, des formules de politesse… autant de détails révélateurs.
  • Comportement en visite : ponctualité, posture, regard, écoute, attitude générale. Un locataire respectueux des lieux se montre souvent respectueux du bail.
  • Retour d’expérience : appelez l’ancien bailleur si possible. Son avis vous en dira souvent plus qu’un document.
  • Présence en ligne : une rapide recherche sur les réseaux sociaux peut parfois confirmer ou nuancer votre impression générale.

L’essentiel est de croiser les critères humains et financiers. Évaluez les profils de façon cohérente, selon des règles que vous appliquez à tous. Cela vous évite non seulement des erreurs de jugement, mais aussi tout risque juridique.

Ce qu’il est interdit de demander à un locataire

La loi encadre strictement les pièces que vous êtes en droit d’exiger. Certains documents sont considérés comme portant atteinte à la vie privée, et donc interdits.

Pièces interdites

  • Relevé bancaire ou attestation de bonne tenue de compte
  • Carte Vitale (carte d’assurée sociale)
  • Extrait de casier judiciaire

Le bailleur ne peut en aucun cas utiliser ces documents, même si le candidat les fournit volontairement.

Interdiction des critères discriminatoires

Il est également illégal de refuser un dossier sur la base de :

  • l’origine ou la nationalité
  • l’apparence physique ou le handicap
  • l’orientation sexuelle ou l’identité de genre
  • les opinions politiques ou religieuses

Tout refus doit être fondé sur des éléments objectifs et vérifiables : revenus, stabilité, garanties. Cela protège à la fois le locataire… et le propriétaire.

Enfin, le bailleur n’a pas le droit de demander d’acompte ou de chèque de réservation d’un logement mis en location (sauf pour les locations de courte durée, type location touristique).

Il est légitime pour le propriétaire de se renseigner sur le profil de son futur locataire, afin d’éviter se retrouver dans une situation délicate par la suite, mais il est convient de respecter les droits du locataire et de ne pas abuser de sa position de force, en particulier dans les zones où la demande locative est forte.

FAQs

Faut-il toujours exiger une caution solidaire ?

Ce n’est pas une obligation légale, mais c’est vivement conseillé, surtout si le candidat présente un profil à risque (étudiant, revenus irréguliers). La caution offre une sécurité supplémentaire en cas d’impayés.

Est-il légal de refuser un locataire aux revenus insuffisants ?

Oui, à condition de motiver ce refus par des critères objectifs, financiers et vérifiables (revenus, charges, solvabilité). Il est interdit de se baser sur des éléments personnels comme la situation familiale ou l’origine.

Comment reconnaître un dossier falsifié ?

Soyez attentif aux incohérences (dates, montants, adresses), aux fichiers de mauvaise qualité, ou aux documents trop “parfaits”. Croisez les informations et utilisez les outils officiels comme le service de vérification des avis d’imposition.

Puis-je cumuler caution solidaire et assurance loyers impayés (GLI) ?

En général, non. Les assureurs exigent que le propriétaire choisisse l’une ou l’autre garantie, pas les deux. Vérifiez les conditions générales de votre contrat GLI : certaines exceptions existent, mais elles restent rares.

Ai-je le droit de consulter les réseaux sociaux du candidat ?

Oui, tant que cela reste dans le domaine public. Une recherche sur Internet peut compléter votre impression, mais ne doit jamais être utilisée pour justifier un refus discriminatoire. Restez dans un usage raisonnable et respectueux de la vie privée.

Ce qu’il faut retenir pour choisir le bon locataire

  • Rencontrez chaque candidat en personne : ne vous fiez pas uniquement aux dossiers. Le contact humain permet de cerner la fiabilité, l’engagement et le sérieux.
  • Exigez un dossier complet et cohérent : vérifiez la présence de chaque pièce justificative, leur authenticité et la logique d’ensemble du profil présenté.
  • Évaluez la solvabilité de manière globale : au-delà du ratio loyer/revenus, prenez en compte le reste à vivre, la régularité des ressources et la stabilité de la situation.
  • Recoupez les informations et détectez les anomalies : croisez les documents entre eux, repérez les écarts suspects, et n’hésitez pas à contacter l’ancien bailleur pour un retour d’expérience.
  • Sécurisez votre location : privilégiez la caution solidaire ou la souscription à une assurance loyers impayés (GLI) selon le profil du locataire.
  • Respectez scrupuleusement le cadre légal : bannissez toute discrimination et fondez vos décisions sur des critères financiers transparents, valables pour tous.
.

Les commentaires sont fermés.

Découvrez notre logiciel de gestion locative immobilière et rejoignez notre communauté de particuliers bailleurs. Un outil efficace et gratuit utilisé par des milliers d'utilisateurs !

OUVRIR VOTRE COMPTE    GRATUIT